jeudi 15 janvier 2009

Première étape

Dieu créa les mers, puis les terres. L’éther, quant à lui, était là bien avant.

Il crée la végétation, de la plus sèche à la plus luxuriante, afin de colorer ce morne monde.
Il crée la vie animale: d’abord dans l’eau, puis sur terre, désireux de voir des mouvements plus originaux que ceux des océans et des cieux (les nuages le lassent). Dieu ne fait pas cela par amusement : Il ne connaît pas cet état.
Tous les animaux vivent sans trop savoir pourquoi. Ils sont Sa création mais ne Lui ressemblent pas : Il les crée mortels. Pris par la flemme de fabriquer chaque jour de nouveaux êtres, Il leur confère un dispositif de reproduction assez basique. Les animaux ne se reproduisent que par nécessité, à des périodes bien précises, choisies par Lui seul. Les parades et autres fioritures de l'accouplement ne Le divertissent pas plus que ça. Dieu n’existe et ne crée que par fierté. Peut-être même grâce à un brin de mégalomanie. C’est assez décevant mais c’est ainsi.

Dieu crée mais s’ennuie. Dieu n’aime pas rigoler.

Il s’incarne dans tout ce qu’Il conçoit mais, après un émerveillement primaire lié à la surprise de Sa création, Il sombre dans un ennui chaque fois plus profond.

Le Démiurge était toutefois fier de Son œuvre, la contemplait avec une bienveillance dénuée de toute humilité. Car Dieu est vaniteux : on ne crée pas l’univers sans avoir l’âme d’un artiste fier de son ouvrage, narcissique et égoïste.
Pris d’un élan démiurgique autant que dément, Il se mit en tête de créer un être plus complexe que l’animal; un être plus proche de Lui. Un être avec une âme un peu plus évoluée que celle des animaux. Un être fier, digne fils de son Père.
Alors Dieu crée un animal amélioré, plus diversifié dans ses mouvements et ses comportements : le singe. Ce dernier est surprenant par la supériorité « intellectuelle » qu’il présente par rapport aux autres races.
Le singe est drôle : sa curiosité, son habileté et ses capacités d’adaptation le rendent attachant ; quand Il regarde le singe, Dieu a l’impression de Se voir.
L’animal se démarque aussi des autres par la conscience qu’il a de lui-même et sa façon de communiquer. Les parades amoureuses et les grimaces que ce nouvel être est capable de faire provoquent chez le Démiurge un sentiment de satisfaction supérieur à l’habitude.
Il S’amuse presque.

Néanmoins Il trouvait la bestiole un peu stupide, un peu trop bestiale, pas assez divine en un mot. Amusante un certain temps mais lassante à long terme. Il touchait du doigt la perfection mais n’était pas pleinement satisfait.

Le Père du monde se reposa donc quelques temps en observant le singe et en songeant à Sa future création. Il savait qu'elle serait Sa dernière, Il ne voulait pas la rater.

5 commentaires:

  1. bah non!!! sinon tu ne serais pas là :)

    rdv la semaine prochaine :)

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  2. Un "à suivre" bien sympathique et stimulant. Je trouve ton idée très très bonne, et la forme semble suivre.

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  3. Excellentissime;..
    Vivement la suite!!!

    PS : ça veut dire quoi "démial"???

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  4. démial, j'avais inventé un mot... j'ai remplacé par le bon finalement, sait on jamais...

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