vendredi 6 mars 2009

Epilogue

L’évolution humaine continua donc sur sa lancée, progressant dans tous les sens et à tous les niveaux, qu’il s’agisse de bêtise ou de génie humains. La comédie continue en s’étendant sur des millénaires, la croyance en Dieu demeurant l’un des plus pérennes comportements de la race humaine.

Cette comédie n’est pas si mal : même traversée par une tragique absurdité elle demeure un spectacle fascinant, par le simple fait que tout le monde, jusqu’à son Créateur démissionnaire, ignore comment elle va finir.

jeudi 26 février 2009

Sixième étape

La réponse du Créateur fut donc majestueuse : quelques épidémies vinrent s’ajouter aux maladies déjà existantes, la fatalité –puisque les hommes la nommèrent ainsi- multiplia les morts injustes…

Dieu crée la peur (un des premiers et pires maux) et s’en donne à cœur joie.
L’homme continue néanmoins à créer mais découvre la mesquinerie, la jalousie et surtout le besoin irrépressible de dépasser toutes les limites en terme de barbarie, histoire d’avoir une petite vengeance sur l’injustice de la vie. L’homme découvre le vice (espérant secrètement y trouver une once d’immortalité) en même temps que la foi religieuse.
Dieu est satisfait : Sa créature bascule d’un drôle de côté, se rapprochant parfois des quelques rares animaux sauvages qui ne tuent que par plaisir.
Aux épidémies se superposent les guerres multiples, au nom d’un quelconque salut lié à l’origine sociale ou religieuse. Car la religion a vu le jour. Les humains ont choisi paradoxalement un terme signifiant le lien absolu pour illustrer la pire raison de discorde. Chaque contrée colle sur le concept de fatalité un visage divin, reconnaissant ainsi l’existence d’un être supérieur, un « père » (très rarement une « mère ») qui tire les ficelles de la tragédie humaine.

Et Dieu s’amuse à merveille, peut-être pour la première fois de sa vie.

Il trouve particulièrement ludique le fait d’accorder la pire des vies à ceux qui croient le plus en Lui.
Même si l'homme prie pour invoquer Sa miraculeuse intervention, en vue de guérir un enfant malade ou de mettre fin à une guerre sanglante, Il prend un plaisir fou à lui infliger les pires misères, juste pour voir. Il est agréablement surpris de constater que l’homme ne croit que plus à Son Existence : si Dieu châtie ainsi l’être humain, c'est donc qu'Il mérite une adoration et un respect encore plus serviles. L’homme croit ainsi pouvoir sauver son âme. Il y a une certaine forme de comique dans ce comportement.
Ainsi le Tout puissant est satisfait : Sa créature Le dépasse sur certains points, mais Il conserve tel un despote le droit de vie ou de mort sur elle. Mieux encore: l'homme se met à vouloir mourir pour Dieu!
L’harmonie première n’est alors pour les humains qu’un rêve lointain. Ils compensent cette nostalgie d'un âge d'or en fabriquant de toute pièce l’idée du péché originel, dont l’homme et en particulier la femme sont les seuls responsables : si l’être humain est voué à la souffrance, cela ne peut être dû qu'à une erreur de sa part !

De cette manière, la plupart des humains se mit à croire en l’existence de Dieu, non seulement pour trouver une excuse à la mort et à l’angoisse qu’elle génère en chacun, mais encore pour se donner des raisons de sombrer dans une triviale condition d’esclave.
D’inconscient de Dieu, l’homme était devenu inconscient de la supériorité qu’il pouvait avoir sur son créateur.
Satisfait de Sa stratégie et de la tournure que prirent les évènements, le Démiurge décida d’abandonner l’homme, avec la même nonchalance qu’on manifeste lorsqu’on délaisse une personne que l’on n’aime plus -cette sorte de pseudo-remords qui s'apparente finalement à un soulagement.

C’est ainsi que l’homme fut abandonné et voué à sa triste condition, jouant malgré lui une comédie dont le metteur en scène rejeta finalement l’initiative.

vendredi 13 février 2009

Cinquième étape

Il commence par rendre la durée de vie totalement aléatoire.

Des hommes et des femmes meurent avant les quatre vingt ans habituels. Ainsi, tous sont choqués de voir des hommes mourir dans la force de l’âge, des enfants s’éteindre peu après leur naissance. Mais la mort n’est encore qu’un arrêt indolore du souffle.

Les femmes qui perdent leurs nouveaux-nés pleurent. Ces premières larmes provoquent chez tous un immense effroi. La tristesse prend le pas sur la liesse générale.

Se posant des questions sur ces morts prématurées, les êtres humains n’en déduisent pas pour autant l’existence d’un être suprême : il leur en faut plus pour faire naître en eux la foi. Qu’importe : Dieu a les moyens et le temps de pousser la souffrance à son comble!

Avant de créer les maladies, qui vont montrer aux hommes qu’ils ne sont que des êtres misérables, Le démiurge jette sur Sa créature quelques nouveaux défauts. L’envie, tout d’abord, vient affecter ceux qui perdent leurs proches et qui voient les autres ne pas mourir aussi tôt. Des rivalités se mettent en place, créant un climat pour le moins suspicieux.


Dieu jubile, oubliant presque son ennui quotidien. Dieu n’aime pas rigoler.


Cela ne suffit toujours pas : les hommes continuent de faire la fête, de rire, mus par cette impressionnante force de vivre qui dépasse le malheur qui les atteint.

La guerre entre Dieu et les hommes commence. Il veut les forcer à prendre conscience de Sa toute puissance : rien ne peut L’arrêter dans cette quête qui, pour être divine, n’en demeure pas moins diabolique.

Quelques maladies apparaissent, renforçant une incompréhension générale déjà bien installée.

Une sorte de croyance se met peu à peu en place dans l’esprit de ceux qui perdent leurs proches avant l’heure : une Foi, minuscule, vacillante, s’immisce dans la pensée commune.

Dieu commence à gagner la partie.


Mais le Tout Puissant est, dans un premier temps, pris à son propre piège : plus l’homme découvre le malheur, plus il se perd dans des fêtes rieuses et musicales, sans pour autant prendre conscience que c’est un être suprême qui lui inflige tous ces maux.

Comme va l’écrire quelques millénaires plus tard un poète: Les plus désespérés sont les chants les plus beaux/Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots.

Proportionnellement à la souffrance qu’il découvre, la musique de l’homme se fait de plus en plus belle, de plus en plus touchante, allant de la frénésie allègre à la mélancolie désormais inévitable.

Dieu vient de créer la mélancolie et l’homme s’en sert pour former une musique divine.

Les fêtes deviennent de véritables transes, au cours desquelles chaque être humain semble perdre conscience de sa nature mortelle. En dansant, en peignant, écrivant, ou jouant de la musique; bref en créant, l’homme dépasse Dieu. Ce Dernier ne semble pas s’en accommoder et rumine trivialement une réponse à la hauteur de cet affront.

La joie, malgré la peur, malgré la souffrance, s’accrochait à l’homme comme un naufragé à sa planche.

vendredi 6 février 2009

Quatrième étape

L’une des principales révolutions au niveau de la marche de l'humanité fut le développement des diverses capacités artistiques.

L’homme découvre l’écriture, pour raconter des histoires et laisser une trace; la sculpture, pour façonner les éléments naturels et leur donner une forme inédite; la peinture pour colorer ses pensées les plus profondes; et enfin, art suprême, la musique, pour concurrencer le chant des oiseaux ou le remous des vagues.

Les êtres humains fabriquèrent les premiers instruments de musique: des percussions aux sonorités orageuses et la lyre (faite de carapaces de tortue) vinrent accompagner tous les moments de détente qu’ils s’accordaient après le labeur. Après avoir cueilli, chassé ou construit des cabanes de fortune, ils aimaient tous se retrouver en musique pour apaiser leurs âmes et détendre leurs corps.


La musique des hommes monte jusqu’aux oreilles de Dieu. Ce dernier est touché par une grâce dont Il n’est pas responsable. Son courroux s’accentue lorsqu’Il remarque que les hommes, pris par ces sons surnaturels, entrent en transe et meuvent leurs corps, totalement libérés de l’emprise de l’esprit. A cet instant, Dieu a peur de Ses créatures et les envie d’être aussi libres.

Mais le paroxysme de sa colère est atteint lorsqu’Il comprend que l’être humain parvient à faire une chose que Lui-même cherche depuis longtemps : l’homme s’amuse, faisant fi de la petitesse de son existence et par ce biais il dépasse le divin.

Au crépuscule où la musique est reine, les hommes et les femmes dansent et, comble de l’horreur, rient.

Dieu voit leurs corps et leurs visages se déformer dans l’allégresse générale. Leurs âmes scintillent au milieu des mélodies. Les hommes enlacent les femmes, les portent en virevoltant, les enfants sautillent, semblables à des oisillons frénétiques et tout ce petit monde entre, en riant, dans une osmose dont Dieu est exclu.


Car Dieu ne rie pas, Dieu ne s’amuse pas : il Lui est impossible de connaître cet état. Dieu n’aime pas rigoler.


Il est profondément affecté dans Sa fierté : Sa créature suprême Le nargue, L’ignore et, pire encore, s’amuse en toute innocence.

Cette ingratitude inconsciente marque la fin de l’harmonie qui régnait jusqu’alors. La musique et le rire constituent l’élément perturbateur qui va aboutir au divorce entre Dieu et Sa créature.

Outre l’ennui qui lui est désormais familier, Dieu, plein de la tristesse de l’enfant qu’on abandonne sans explication, prépare une vengeance à la hauteur de Sa déception.

Puisque l’homme rit sans se soucier du Créateur, ce dernier va donner à Sa créature des raisons de pleurer : Il va compenser ce rire insolent par la souffrance, jusque là épargnée aux hommes.

Le démiurge procède par étapes, prend un malin et détestable plaisir à observer la dégringolade de la destinée humaine. Puisque Sa créature L’ignore, Il va la rappeler à l’ordre, notamment par la peur, moyen le plus efficace pour rabaisser un être.



vendredi 30 janvier 2009

Troisième étape

Les choses se gâtèrent pour plusieurs raisons, inhérentes à l’humain, inhérentes à Dieu.

Si la femme n’éprouvait pas un sentiment de supériorité mal placée lorsqu’elle tombait enceinte, le cours des choses fut profondément chamboulé lorsque les hommes comprirent qu’ils avaient également quelque implication dans cet acte magique qui consiste à donner la vie. Observant les événements, ils prirent conscience de leur importance dans ce phénomène : la femme ne donne naissance que si elle s'est accouplée avec un homme.

Ce constat signa le début d’un déséquilibre latent. Tout le respect que l’homme manifestait à la femme pendant sa grossesse tomba en désuétude et n’avait plus de raison d’être.


L’harmonie générale prend un coup dans l’aile et l’homme, vaniteux comme son Père, se prend pour un dieu, rabaissant la femme au rang de créature secondaire qui ne sert qu’à porter le fruit de sa géniale semence.

Dieu est surpris, touché par ce manège et laisse les choses suivre leur cours, toujours pris par ce besoin de diviser pour mieux régner.

Malgré ces inégalités qui se mettent en place, la vie continue sous le regard du Démiurge, suivant un cycle immuable déterminé par Lui.

La souffrance n’existe toujours pas et le Créateur, même s’Il est fort enchanté par Ses « enfants », nage toujours dans un ennui incommensurable.


Dieu n’aime pas rigoler.


Malheureusement pour notre monde, Dieu sort de son ennui pour tomber dans la colère, une colère divine qui est à l’origine de la triste condition humaine.

Vaniteux, Il ne supporte pas tout ce qui Lui est supérieur ou inaccessible. Et l’être humain commet l’erreur suprême.

Le courroux de Dieu apparaît alors par plusieurs étapes, comme les strates successives d’une inéluctable colère naissant d’une profonde frustration.

Il est tout d’abord fortement embêté lorsqu’Il comprend que l’être humain ignore l’existence de son Créateur. L’homme mène sa vie sans se soucier de savoir d’où il vient. Comme les animaux, il vit sans trop savoir pourquoi. Les événements naturels comme les orages, les fortes chaleurs, les étoiles filantes, les marées, n’ont pour l’homme rien de divin ou de magique : ils font tout simplement partie du décor. Outre cette indifférence qui remet en question la toute puissance divine, l’homme ne connaît pas la peur, pas même celle de la mort. Il comprend en effet rapidement que la mort n’est qu’une disparition physique mais sait également que les esprits des morts accompagnent les vivants, ne serait-ce que par l’entremise du processus de reproduction. Un être naît quand un autre disparaît: il n’y a là rien de dramatique.

Même si les hommes connaissent des blessures dues à des chutes ou des agressions d’animaux, même si le sang coule parfois, la douleur sur cette terre est avant tout physique et n’entache pas gravement l’âme de l’être humain, qui garde une innocence et une insouciance absolues. Les plaies physiques sont rapidement soignées, grâce à un savoir médicinal exceptionnel.

Cette insouciance affecte le Tout puissant : Il veut que sa créature ait, sinon peur de Lui, au moins conscience de Son existence.

Cependant c'est un autre comportement qui va profondément L’énerver et décupler Sa jalousie.


jeudi 22 janvier 2009

Seconde étape

Puis, condensant toutes Ses capacités créatrices dans un ultime geste de génie, Dieu créa un singe amélioré : l’Homme.

Contrairement à ce que veut croire le (souvent stupide) sens commun, Dieu créa la femme avant l’homme et prit un plaisir inqualifiable à façonner un être qui Lui ressemblait autant.


Cependant lorsqu’Il crée la femme, Dieu prend peur : il constate qu’Il vient de donner la vie à un être qui Le dépasse ! Pris de panique, Il S’empresse de la détruire. Il revoit ses exigences à la baisse et crée l'homme, histoire de dominer la seconde espèce de femmes qui allait voir le jour. Afin de diviser pour mieux régner il a décidé de créer la plupart des espèces en couple.

L’homme qui naît ainsi est presque parfait : seuls quelques défauts lui sont attribués. En premier lieu la mortalité, pour que Dieu garde une certaine maîtrise de Sa créature.

L’homme s’ennuie autant que Le Démiurge mais cette sensation disparaît dès que sa nouvelle compagne apparait.

Le Créateur, fatigué, ravi, se repose et décide de ne plus rien créer : Il veut passer son temps à observer le curieux épanouissement de Sa nouvelle bestiole. Le spectacle ne Le déçoit pas.

Les capacités intellectuelles de l’homme et de la femme sont d’une nouvelle nature. Non seulement ils ont conscience d’eux-mêmes, mais ils présentent également une palette impressionnante de sentiments, de sensations, associés à une mémoire jusque là inhabituelle.


Quelques dizaines d’hommes et de femmes organisèrent donc peu à peu leur vie dans le monde que Dieu venait de créer.

A l’origine les hommes n’étaient pas foncièrement mauvais : juste vaniteux –comme leur père, et parfois indolents. La notion de mal leur était jusqu’alors totalement inconnue. Ils étaient tristes quand l’un des leurs mourrait, mais la mort elle aussi n’était qu’une disparition non douloureuse : les êtres s’éteignaient, tous au même âge, comme une flamme sur laquelle on souffle, sans maladie, sans misère et sans douleur. Juste un arrêt de la respiration, qui survenait à l’âge de quatre vingt ans (Dieu a estimé que c’était là la durée correcte de la vie, bien que la notion d’année n'ait pas été encore réellement déterminée.)


Quoiqu’elles soient inférieures à la première femme créée, les femelles sont considérées par les mâles comme des divinités, des êtres à part, du fait de leur capacité à donner la vie. Les premiers hommes en effet ne font pas immédiatement le rapprochement entre l’acte sexuel et la procréation. Lorsque le ventre d’une femme s’arrondit, annonçant la venue au monde d’un nouvel être, la communauté entière est aux petits soins de la génitrice, la couvrant d’attentions quotidiennes. Les femmes qui tombent enceintes sont considérées comme des reines.

Jamais le terme d’harmonie n’a eu une expression aussi réelle. Chacun vit en développant ses capacités physiques, intellectuelles ou artistiques, les partageant, les complétant avec ses congénères sans autre désir que celui d’un bonheur commun.


Dieu se prend d’affection pour Sa créature, plus qu’Il ne l’a fait auparavant. Ce qu’Il préfère chez l’être humain, hormis ses étonnantes capacités de raisonnement, est le jeu de séduction auquel s’adonne les couples. A la différence des animaux, les humains ne procèdent pas à l’acte sexuel dans un unique et trivial instinct de survie, mais par réel plaisir. Il remarque également que les mâles peuvent aimer d’autres mâles, il en va de même chez les femmes. Chaque fois qu’un homme ou une femme tombe amoureux, le Démiurge verse une larme.

En observant l’Homme, Dieu découvre l’amour.

La passion qui affecte hommes et femmes au nom de ce sentiment Le rend presque jaloux de Sa créature mais Il trouve cela tellement agréable à regarder qu’il ravale Sa vanité.


jeudi 15 janvier 2009

Première étape

Dieu créa les mers, puis les terres. L’éther, quant à lui, était là bien avant.

Il crée la végétation, de la plus sèche à la plus luxuriante, afin de colorer ce morne monde.
Il crée la vie animale: d’abord dans l’eau, puis sur terre, désireux de voir des mouvements plus originaux que ceux des océans et des cieux (les nuages le lassent). Dieu ne fait pas cela par amusement : Il ne connaît pas cet état.
Tous les animaux vivent sans trop savoir pourquoi. Ils sont Sa création mais ne Lui ressemblent pas : Il les crée mortels. Pris par la flemme de fabriquer chaque jour de nouveaux êtres, Il leur confère un dispositif de reproduction assez basique. Les animaux ne se reproduisent que par nécessité, à des périodes bien précises, choisies par Lui seul. Les parades et autres fioritures de l'accouplement ne Le divertissent pas plus que ça. Dieu n’existe et ne crée que par fierté. Peut-être même grâce à un brin de mégalomanie. C’est assez décevant mais c’est ainsi.

Dieu crée mais s’ennuie. Dieu n’aime pas rigoler.

Il s’incarne dans tout ce qu’Il conçoit mais, après un émerveillement primaire lié à la surprise de Sa création, Il sombre dans un ennui chaque fois plus profond.

Le Démiurge était toutefois fier de Son œuvre, la contemplait avec une bienveillance dénuée de toute humilité. Car Dieu est vaniteux : on ne crée pas l’univers sans avoir l’âme d’un artiste fier de son ouvrage, narcissique et égoïste.
Pris d’un élan démiurgique autant que dément, Il se mit en tête de créer un être plus complexe que l’animal; un être plus proche de Lui. Un être avec une âme un peu plus évoluée que celle des animaux. Un être fier, digne fils de son Père.
Alors Dieu crée un animal amélioré, plus diversifié dans ses mouvements et ses comportements : le singe. Ce dernier est surprenant par la supériorité « intellectuelle » qu’il présente par rapport aux autres races.
Le singe est drôle : sa curiosité, son habileté et ses capacités d’adaptation le rendent attachant ; quand Il regarde le singe, Dieu a l’impression de Se voir.
L’animal se démarque aussi des autres par la conscience qu’il a de lui-même et sa façon de communiquer. Les parades amoureuses et les grimaces que ce nouvel être est capable de faire provoquent chez le Démiurge un sentiment de satisfaction supérieur à l’habitude.
Il S’amuse presque.

Néanmoins Il trouvait la bestiole un peu stupide, un peu trop bestiale, pas assez divine en un mot. Amusante un certain temps mais lassante à long terme. Il touchait du doigt la perfection mais n’était pas pleinement satisfait.

Le Père du monde se reposa donc quelques temps en observant le singe et en songeant à Sa future création. Il savait qu'elle serait Sa dernière, Il ne voulait pas la rater.